Vous souvenez-vous des salons professionnels, des conférences annuelles, des grands rassemblements réunissant tous les acteurs d’un secteur ? Le Salon de l’Agriculture, VivaTech, le FIC, le CES, le Mobile World Congress… autant de noms et de rendez-vous annuels qui ont soudainement disparu de nos radars il y a un an, avec le début de la crise sanitaire. Un à un, les événements et salons qui devaient se dérouler après le 16 mars 2020 ont été annulés, repoussés ou bien transformés, tant bien que mal, en événements virtuels. Seuls quelques survivants ont pu maintenir leur édition habituelle au format physique vers la fin de l’été, profitant d’une accalmie entre deux périodes de confinement, comme ce fut le cas pour les Assises de la Sécurité en octobre à Monaco.

À l’heure où le flou demeure sur l’échéance à laquelle la crise sanitaire prendra effectivement fin et sur le moment où nos vies redeviendront “normales”, nous avons voulu nous intéresser à la place qu’occupent les événements professionnels dans les relations presse, à la fois pour les journalistes et pour les entreprises. Et savoir comment les restrictions en vigueur depuis plus d’un an et le chamboulement des pratiques impactent tout un chacun. En attendant des jours meilleurs qui verront, nous l’espérons, le retour des grands rassemblements.

2020 : s’adapter au changement

On ne compte plus le nombre d’événements professionnels qui ont annulé leurs éditions (en 2020, bien entendu, et désormais même en 2021) depuis le début de la crise sanitaire. Selon une étude d’Atout France et du cabinet EY, cela concerne 54 % des événements initialement prévus au printemps et à l’été 2020. Sur les 46 % restants, seuls 5 % ont été maintenus, le reste a été transformé ou reporté à plus tard. Encore aujourd’hui, les événements qui se maintiennent en physique sont ceux qui font exception – chose encore inimaginable il y a quelques mois.

Certains journalistes, qui avaient l’habitude de parcourir la planète en large et en travers pour assister à de nombreux événements professionnels – à raison d’un par mois en moyenne – déclarent subir la situation en vigueur depuis des mois, avec la fin de ces rendez-vous physiques. Pourquoi ? Parce qu’un événement en présentiel est immersif, qu’il suscite l’interactivité et la proactivité des participants – se rendre à une conférence, faire du networking durant les pauses, trouver des interlocuteurs auxquels on n’aurait pas accès en temps normal. La richesse et la créativité qui caractérisent les événements physiques permettaient aux journalistes d’écrire des articles originaux, fouillés, étayés, et de ne pas se contenter de retranscrire les messages officiels des entreprises.

2021 : faire preuve de flexibilité

2020 a propulsé le monde entier dans l’ère de la visio-conférence. Pourtant, si les événements virtuels étaient à l’origine une excellente façon de pallier l’impossibilité de se rencontrer, ils ont été parfois utilisés à outrance et ne font plus forcément l’unanimité parmi les journalistes. Cette lassitude s’explique notamment par l’aspect unidirectionnel et descendant de la communication au cours de nombreux événements virtuels, qui imposent souvent aux participants d’écouter les présentations en coupant leur micro, une posture passive qui finit par être frustrante à la longue. Pour certains journalistes : « c’est comme regarder une vidéo sur YouTube ; ça n’apporte pas du tout la même valeur ajoutée que les événements en présentiel. » Les formats virtuels qui trouvent vraiment grâce à leurs yeux sont des événements en petits comités qui favorisent l’interaction et les échanges.

À mesure que la crise sanitaire se poursuit, en attendant d’en voir le bout, nombreux sont les événements qui ont choisi de repousser leur édition pour être sûrs de pouvoir les tenir au format physique – qui reste le format privilégié, surtout après des mois sans rencontres professionnelles. Ce fut récemment le cas du FIC (Forum international de la Cybersécurité), qui avait initialement prévu d’organiser son édition physique en juin mais qui l’a repoussé au mois de septembre, au vu de l’évolution de la situation sanitaire. D’autres événements ont choisi un format hybride, semi-physique, semi-virtuel, pour réduire les risques de report et d’annulation si les restrictions gouvernementales ne permettent pas les grands rassemblements à ce moment-là. C’est notamment le cas de VivaTech 2021, qui ouvrira ses portes le 16 juin.

 

Et après, à quoi ressembleront les événements futurs ?

Si la principale préoccupation à l’heure actuelle est de savoir quand les conditions permettront aux entreprises et aux acteurs de l’événementiel de recommencer à planifier les événements sans prendre de risques majeurs, à la fois sur le plan sanitaire et financier, on peut d’ores et déjà se demander de quelle façon cette crise collective inédite influencera ce type d’activité dans les années à venir ?

Le premier outil, mis en place le 9 juin et qui concerne directement les événements professionnels, est le pass sanitaire, qui s’appliquera aux salons et congrès rassemblant plus de 1 000 personnes. Grâce à cette assurance que seules les personnes complètement vaccinées, guéries du COVID-19 ou testées négatives récemment peuvent pénétrer dans l’enceinte d’événements, on peut donc imaginer un retour à la normale pour les projets événementiels organisés en France dans les prochains mois.

Mais quid des événements à l’étranger ? Va-t-on aller vers une désaffection progressive des déplacements longs courriers pour assister à des salons professionnels, alors que la crise écologique s’intensifie et que les incitations à limiter notre empreinte carbone se multiplient ? Va-t-on revoir nos habitudes, maintenant que le format virtuel a prouvé son utilité et sa force pendant la crise ? Ou, au contraire, la frustration de ne pas avoir pu voyager pendant plus d’un an et d’avoir dû limiter nos interactions professionnelles mènera-t-elle à une surenchère des déplacements dès que la crise sera terminée ? Réponse d’ici la fin de l’année…

 

Une chose est sûre : chez OneChocolate, nous avons hâte que les événements professionnels de petite et grande envergure puissent recommencer, afin d’encourager à nouveau les rencontres et les opportunités, tout en soutenant le secteur de l’événementiel, l’un des plus touchés par la crise sanitaire (on pense très fort à eux !).

 

 

Elodie Buch