La montée en puissance du nouveau réseau social audio Clubhouse ne vous aura sûrement pas échappé. Le contexte florissant des réseaux sociaux nous avait déjà poussés à publier un blogpost il y a quelques semaines sur l’essor de l’application française Yubo. Nous allons à présent nous intéresser à cette nouvelle plateforme, exclusivement basée sur la conversation et l’échange vocal, qui vous permet de vous balader d’une « room » à l’autre pour participer en direct à des conférences sur différents thèmes. Plus hiérarchisé et fermé que Twitter, mais plus décontracté et convivial que LinkedIn, quel avenir pour ce réseau social d’un genre nouveau ? La tendance de « l’audio social » est-elle assez durable pour que les entreprises s’y positionnent ?

Maîtriser les tendances d’aujourd’hui et de demain

Clubhouse l’a bien compris, les conséquences de la crise sanitaire ont fait naître de nouvelles pratiques d’échanges et de rencontres en ligne. En s’inspirant de la popularité croissante des podcasts, des nouveaux codes de réunions Teams (mais sans la vidéo, parce qu’on n’en peut plus de faire connaissance avec les hamsters de nos collègues) et en misant sur la création d’un sentiment d’exclusivité chez l’utilisateur, Paul Davison et Rohan Seth, créateurs de l’application, ont su trouver la recette gagnante pour Clubhouse.

En pariant sur ces différents usages du numérique tout en mettant l’accent sur l’humanisation de l’utilisateur à travers une adhésion à l’application uniquement par invitation, Clubhouse a su séduire une communauté de professionnels et d’entrepreneurs. Avec un peu de chance, vous pourrez papoter avec des célébrités comme Elon Musk ou Gad Elmaleh, qui comptent déjà parmi les fervents utilisateurs du réseau social.

Des codes sociaux qui font du bien

En définitive, Clubhouse a su transformer les besoins de chacun en tendance à suivre. En effet, face à la pandémie, nombreux sont ceux qui ressentent le besoin de s’exprimer de vive voix, dans un cadre convivial et moins professionnel.

Sur l’application, le tutoiement est de mise et il est désormais impossible de se dissimuler derrière un pseudo puisqu’il faut décliner son nom complet pour s’inscrire. De plus, les utilisateurs ont la possibilité de mettre en place des pastilles sonores – comme des roulements de tambours – afin d’animer leurs « rooms » et de les rendre plus interactives.

Une opportunité à saisir pour les entreprises ?

À l’heure actuelle, les entreprises ne peuvent pas encore mettre en place leur propre canal de diffusion sur Clubhouse. Pour s’exprimer sur la plateforme, il faut donc avoir recours à des influenceurs, des leaders d’opinion, des employés ou des défenseurs de la marque. Les influenceurs semblent se placer au cœur même du fonctionnement du réseau social. En effet, Clubhouse a lancé un programme regroupant une quarantaine d’influenceurs qui font part de leurs commentaires et de leurs conseils pour améliorer l’application.

Concurrence grandissante et travail de fond avec des influenceurs : autant d’éléments qui semblent inscrire la tendance de « l’audio social » dans une dimension robuste et durable.  Mais comment positionner son entreprise sur ce nouveau champ de communication ?

Dans un premier temps, il semble judicieux de mettre en place une stratégie d’influence en misant sur des porte-paroles pertinents pour animer des discussions sur un sujet-clé qui se rapporte aux problématiques de votre entreprise. Dans un second temps, Clubhouse vous donne l’opportunité de mettre en avant les dirigeants et décideurs de votre entreprise en leur demandant de participer à des salons et des tchats sur des domaines dans lesquels ils sont experts.

À titre d’exemple, Feed., la société spécialisée dans la nutrition, s’est récemment lancée sur Clubhouse et rencontre depuis un franc succès. La marque anime plus de 5 « rooms » par jour sur l’application et son objectif n’est pas de toucher de nouveaux clients, mais bien d’acquérir une certaine notoriété en abordant des sujets qui vont au-delà de son cœur de métier, comme le dépassement de soi ou le développement personnel. Anthony Bourbon, fondateur de la marque, a confié lors d’un entretien avec le média L’ADN qu’il constatait une croissance régulière de sa notoriété sur LinkedIn ou Instagram depuis son lancement sur le nouveau réseau social : « À titre personnel, j’enregistre une croissance de 70 % sur mon compte LinkedIn. » Clubhouse représente donc un levier de dialogue pour une meilleure compréhension des marques.

 

Disponible seulement depuis le mois de mars, le succès retentissant de Clubhouse n’est pas passé inaperçu, puisque de nombreux concurrents préparent assidûment leurs propres offres. Parmi les plus grands acteurs, on peut citer Twitter avec Spaces, mais aussi LinkedIn, Facebook ou Instagram.

Seule ombre au tableau, la CNIL vient d’ouvrir une enquête sur l’application en raison de failles de sécurité liées à la protection des données personnelles et à la conformité au RGPD.

Les paris sont donc ouverts : Clubhouse, buzz éphémère à l’image de Périscope ou nouvelle pratique pérenne qui permettra aux professionnels des RP d’étendre encore la liste des cibles d’influence ?

 

Lison Ricq