ChatGPT : ce nom doit maintenant vous paraître familier, tant nous l’entendons partout, que ce soit à la télévision, sur les réseaux sociaux… et même en famille ! Depuis son lancement le 30 novembre 2022, ce chatbot sait faire parler de lui, en bien… mais aussi avec des inquiétudes sur ses répercussions, notamment dans le monde du travail.

Pourquoi ChatGPT rebat-il les cartes du journalisme ?

Pour résumer, le modèle utilisé par ChatGPT est capable de comprendre le contexte d’un texte et de produire des réponses cohérentes et appropriées. Cela représente une avancée majeure dans le domaine de l’IA, car la compréhension et la production de texte constituaient des tâches difficiles pour les modèles d’intelligence artificielle jusqu’à présent. De même, il peut être utilisé dans une variété de domaines, ce qui augmente considérablement son utilité et son potentiel d’impact.

La preuve de son intérêt ? Microsoft l’a intégré à son moteur de recherche Bing, et Google a même essayé de lancer sa propre IA conversationnelle… avec quelques soucis au lancement.

Bien qu’une avancée scientifique considérable et une aide considérable pour certains exercices (rédaction, traduction, générer du contenu à partir d’une idée ou encore analyse de texte), cela peut se révéler préoccupant pour certains métiers. En première ligne ? Les journalistes. Pour preuve, le CEO du groupe de presse Axel Springer a déclaré que l’intelligence artificielle avait le potentiel de remplacer le journalisme : la « production » journalistique pourra devenir de plus en plus automatisée. Une annonce très proche de la vérité, lorsque l’on sait que le site d’information CNET a publié plusieurs articles écrits par ChatGPT, comme le raconte Numerama. Si l’expérience peut se révéler intéressante, l’article rappelle que cette pratique, non précisée aux lecteurs, soulève des questions d’éthique et de transparence.

En début d’année, le site web Buzzfeed, connu pour ses contenus de divertissement, a annoncé avoir « recruté » un outil d’intelligence artificielle pour certains de ses contenus. Une nouvelle qui ne serait pas si importante, si Buzzfeed n’avait pas licencié 12 % de ses effectifs en décembre 2022. Les deux phénomènes ne sont peut-être pas liés, mais la question se pose.

Alors, restera-t-il des journalistes dans les rédactions ?

Compte tenu des erreurs parues dans les articles de CNET –  qui a depuis annoncé qu’il mettait en pause son expérience de publication avec l’IA – et des réticences qui continuent de peser sur cette technologie, il semble que les journalistes soient encore en sécurité pour un petit moment.

L’intelligence artificielle peut aussi se révéler utile pour les journalistes, en leur donnant l’opportunité de se focaliser sur du travail de fond et de la recherche.

Et pour les relations presse ?

Pour me faire une idée, j’ai décidé de poser la question directement à l’accusé : « Comment utiliser ChatGPT pour des relations presse ? ». La réponse était plutôt extensive et bien documentée, mais pour faciliter la lecture de cet article, en voici sa conclusion : « En résumé, ChatGPT peut être utilisé pour rédiger des communiqués de presse, répondre aux questions des journalistes, analyser le sentiment et surveiller les médias. Cela peut aider à renforcer les relations avec les médias et à améliorer la réputation de votre entreprise. »

Globalement, l’essence du métier d’attaché.e de presse est capturée. Pourtant – et mes collègues ne me contrediront pas – les RP, c’est bien plus que ça !

Si l’intelligence artificielle peut être d’une aide précieuse pour la rédaction et l’analyse de texte, elle ne pourra pas remplacer l’expertise, les compétences et l’intelligence émotionnelle de professionnels en chair et en os, que cela soit le métier de rédacteur ou d’attaché.e de presse. Plus qu’un métier de création de contenu, les relations presse et publics sont, comme leur nom l’indique, avant tout du relationnel.

Pour m’en assurer (et continuer l’expérience), j’ai posé à ChatGPT cette question : « pourras-tu remplacer le métier d’attaché.e de presse ? », à laquelle il m’a répondu : « Non, ChatGPT ne remplacera pas le métier d’attaché.e de presse. Le métier d’attaché.e de presse implique une compréhension approfondie du fonctionnement des médias, de l’industrie et de la communication, ainsi qu’une capacité à établir et à maintenir des relations avec les journalistes et les autres acteurs de l’industrie. Bien que ChatGPT puisse être utilisé pour automatiser certaines tâches liées aux relations presse, il ne peut pas remplacer la compréhension humaine et la créativité nécessaires pour établir des relations durables avec les médias. »

Personnellement, je suis plutôt d’accord avec ça 😊

ChatGPT nous volera-t-il notre travail par son intelligence ? Grosso modo, probablement pas. ChatGPT n’est, en définitive, qu’un chatbot qui peut faciliter l’automatisation de tâches rébarbatives, alors que l’humain sera toujours derrière lui pour vérifier la véracité de ses dires et apporter sa valeur ajoutée. Par ailleurs, l’intelligence artificielle et ses schémas de réponses nous montre que nous avons définitivement besoin de l’intelligence humaine à travers nos échanges, que ce soit entre collègues, clients, ou journalistes.

Alix Payelleville