Et si nous parlions des Femmes aujourd’hui, et plus précisément des femmes dans les relations presse et publiques ? Car non, le sujet ne se limite pas à quelques déclarations le 8 mars de chaque année, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes : c’est également une problématique du quotidien. Le réseau d’agences RP Enterie, dont OneChocolate fait partie depuis 2021, a publié un livre blanc très intéressant sur le sujet, que nous avions déjà partagé il y a quelques semaines. Aujourd’hui, je vous propose un résumé de cette étude, accompagné d’une analyse plus approfondie pour découvrir si le secteur des RP est bel et bien un « monde de femmes ».

Les RP, un « métier féminin » ?

S’il n’existe pas, à notre connaissance, de chiffres pour le secteur RP français, plusieurs études publiées aux États-Unis abordent la question de la place des femmes dans les RP. Les chiffres varient de l’une à l’autre, mais, à l’heure actuelle, entre 60 et 75 % des spécialistes des relations publiques sont des femmes. C’est bien connu, le secteur des RP est « un monde de femmes » ! Pourtant, si l’on y regarde de plus près, on ne retrouve pas cette proportion majoritairement féminine aux postes de direction, et les femmes perçoivent souvent des salaires inférieurs à ceux de leurs collègues masculins. Cette tendance se retrouve aussi en Espagne et au Portugal, avec respectivement 73 % et 74 % d’employées féminines mais seulement 57 % et 37 % dans les comités de direction des agences RP.

Du côté d’Enterie, 64 % des agences partenaires sont détenues, dirigées ou codirigées par des femmes. Le réseau affiche clairement son soutien à la promotion de l’égalité des sexes dans les relations presse mais aussi dans le monde professionnel en général. Parmi les femmes interrogées dans le cadre du livre blanc, certaines expriment leur étonnement de voir que les collaboratrices féminines n’ont pas « les mêmes possibilités de démontrer leurs compétences en matière de leadership, et ce même dans les domaines où elles sont présentes en majorité ». Il est incontestable que des progrès en la matière ont été faits depuis le milieu du XXe siècle, notamment avec l’ouverture des postes aux femmes dans le contexte des Trente Glorieuses et de la croissance exceptionnelle des biens de consommation. Pourtant, dès cette période, les écarts de salaire entre hommes et femmes du secteur, les différences dans les types d’affectations et la prédominance masculine aux postes de leadership étaient déjà des problématiques en cours.

La « patte féminine » appliquée aux RP

À la question « Est-ce que les femmes ont plus d’atouts que les hommes en matière de relations publiques ? », le livre blanc d’Enterie répond par la négative : « Quel que soit le sexe, il faut un large éventail de perspectives pour assurer la réussite d’une entreprise de relations publiques ». Sans faire de généralisation ni tomber dans les stéréotypes, certaines femmes interviewées dans le cadre de ce livre blanc citent notamment les capacités d’empathie et d’intuition plus développées chez les femmes – et qui s’avèrent particulièrement utiles dans le domaine de la communication – ou encore leur tendance à être plus axées sur le travail que sur l’argent et le pouvoir, pour expliquer le constat du départ. D’autres appellent à « sortir des clichés et des clivages » et à ne pas « diviser les forces en deux catégories : les hommes et les femmes » ; c’est aussi l’approche choisie par Enterie, pour éviter de perpétuer la répartition sexuée des compétences et des postes.

À travers les témoignages des spécialistes RP interviewées, le livre blanc aborde plus en détails les principaux défis auxquelles elles font face quotidiennement, comme la maternité, le respect reçu de la part des équipes dirigeantes, ou encore la construction d’un réseau professionnel. Pour finir, il aborde les raisons pour lesquelles certaines femmes choisissent de devenir dirigeantes d’entreprises de RP ; on retrouve par exemple le goût pour les responsabilités, ou encore la volonté de décider soi-même de la direction stratégique de son agence.

Selon Enterie et les différents témoignages récoltés, les femmes à la tête d’entreprises RP sont plus à même de comprendre les obstacles et les frustrations auxquelles leurs collaboratrices sont confrontées et, de ce fait, sont plus susceptibles de faire preuve d’empathie et de flexibilité face à leurs contraintes personnelles. Si l’étude reste ici focalisée sur des exemples de leadership uniquement féminins, il faut tout de même évoquer également les exemples de directions d’agences opérées par des hommes, qui vont dans le même sens de respect, d’empathie et de flexibilité décrits ici – c’est notamment le cas chez OneChocolate.

Sujet intemporel et éternel, la place des femmes dans les secteurs d’activité, et particulièrement dans le nôtre, va continuer de faire parler, susciter des élans et favoriser des prises de décisions. Le mieux reste encore d’observer la façon dont la prise de conscience opère et évolue au fil des années. Pour le savoir, rendez-vous le 8 mars prochain ? On espère bien sûr ne pas attendre autant de temps et que cela soit plus fréquent qu’un simple rendez-vous annuel !

Elodie Buch